Il n'est plus rare dans les colonnes de faits divers de lire que le "mobilou" est devenu un super héros puisqu'il sauve des vies. Mobilou.com a rencontré des déçus de la vie.

Je me faisais un réel plaisir à emmener mes adeptes dans la forêt pour faire un cercle de feu, signe de la récompense suprême pour rejoindre l'au-delà. J'avais donné pour consigne d'emporter le strict minimum, mis à part les bidons d'essence pour l'immolation collective. Une fois le groupe en transe après l'absortion de drogue illicite je devais donner un signal fort. C'est au moment de craquer l'allumette que mon portable a sonné. C'était mon comptable qui m'alertait que le groupe de cadres présents à la cérémonie n'était pas solvable. Pire, ils étaient en fin de droits aux ASSEDIC. J'ai fait un infarctus. Ça a gâché ma vie de rentier.

Mon plaisir à moi c'est de déambuler en latex fluorescent sur la bande d'urgence d'une autoroute à 4 heures du mat'. J'ai des chances de me faire des frayeurs avec les jeunes qui sortent de discothèques complètement bourrés. A cause du "mobilou" dès que je suis renversé les secours mettent à peine cinq minutes pour me récupérer. Alors qu'avant, je pouvais agoniser pendant des heures sans que personne ne s'en soucie. Le must était même que plusieurs voitures passent sur mon corps.

J'en suis pas à ma première tentative. J'ai presque tout essayé. Mes proches m'ont collé un "mobilou" au cas où l'idée me prendrait de recommencer. Maintenant j'ai décidé de parler, de tout dire, de rien cacher. Seulement, quand il m'appelle pour me demander : T'es où ? Dès que je dis que je suis sur un pont ou devant ma boite à pharmacie, il y a de l'affolement dans l'air.

Phil Marso (27 mars 2001)