Les téléphones portables : la rançon du succès

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1500 portables par mois dans la capitale sont victimes de vol. Info Flash Live a contacté Mobilou qui a été victime d'un enlèvement récemment.

- Vous êtes en circulation depuis combien de temps, Mobilou ?

- Chut ! Ne criez pas, on va se faire repérer.

- Euh ! Mobilou la sonnerie ne peut qu'ameuter des convoitises.

- N'empêche, vous n'êtes pas obligé de brailler comme mon ancien garde du corps. Un type insupportable qui me collait son oreille au moindre frémissement sonore.

- A quand remonte votre première agression ?

- Je venais à peine de sortir de mon berceau "Pack". Je commençais ma première vocalise sonore dans un bus. J'ai senti tout de suite un malaise autour de moi. Des yeux me braquaient méchamment. Je ne savais plus où me mettre. La honte de ma vie, je vous l'assure.

- Il paraît qu'un garde du corps tombe facilement amoureux de vous Mobilou.

- Bah ! C'est logique. On ne se quitte pas d'une sonnerie 24h/24. A la longue ça renforce les liens entre nous deux.

- Vous vous rappelez de la première fois ?

- Oh oui ! J'ai eu le droit au touche à tout. Il voulait même que j'enlève ma housse. Je n'ai pas cédé. Le doigté avec une fine pellicule plastique c'est ce que je préfère. Mon garde du corps avait les doigts boudinés. Hum….

- Votre vie est-elle trépidante ?

- Absolument ! J'ai pas une minute à moi pour faire une pause. Je suis très souvent sollicité. J'accepte néanmoins mon statut de star.

- Vous avez des ennemis dans le milieu ?

- Les cabines téléphoniques veulent ma peau. Que voulez-vous je fais parti de la nouvelle génération High-Tech !

- Votre garde du corps a-t-il commis des négligences ?

- Souvent ! Parfois, il s'éclipse aux toilettes d'une brasserie et me laisse choir sur la table d'une terrasse. Je suis maté de tous les côtés.

- Quand un sale type s'approche de vous. Qu'elle est votre réaction immédiate ?

- Je crie ! Enfin, vous m'avez compris. Je sonne. Mon garde du corps une fois m'a laissé sur la banquette arrière de sa voiture en plein soleil. J'étais grillé. Plus de batterie à la fin de la journée. Le pire c'est d'être dans le noir complet quand on me glisse dans un sac. O.K ! On dit pour vivre heureux, vivons caché. Le contact d'une ceinture en cuir m'effraie.

- Mobilou, racontez-moi le jour de votre enlèvement

- Je me baladais avec mon garde du corps sur l'avenue de l'opéra. Quand soudain une main ferme m'a saisi au vol. Je n'ai rien vu venir. J'ai eu la peur de ma vie.

- Pourriez-vous identifier vos ravisseurs ?

- Ça été très vite et puis je n'ai pas encore la mémoire d'un visiophone.

- A-t-on demandé une rançon ?

- A vrai dire, il y a eu de longue tractation entre les ravisseurs. On m'a regardé sous toutes les coutures. Franchement, je croyais que ma valeur marchande s'élevait à 500 €;.

- Mobilou vous avez été pourtant libéré rapidement.

- Vous voulez dire balancé sur l'autoroute comme une malpropre. Enfin, je comprends le désappointement de mes ravisseurs quand ils ont découvert qu'on me trouvait dans n'importe quel magasin pour 1 €.

- Vous avez subi de multiples fractures. Vous êtes passé plusieurs fois sur le billard pour subir des soudures de vos composants électroniques. J'imagine qu'après une telle épreuve on a du mal à s'en remettre.

- Ouais ! On sonne plus comme avant. J'ai connu la descente aux enfers. Je ne compte plus les séances de visioconférences avec des groupes de parole.

- Qui vous garde maintenant ?

- Un môme de 10 ans. La seule crainte s'est d'être l'objet d'un racket dans la cour de récréation.

Phil Marso - 3/02/2000

Si vous trouvez dans ce texte des fautes d'orthographes, veuillez le signaler à l'auteur Phil Marso. Merci d'avance !

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