SERIAL KILLER AU BOUT DE L'ANTENNE

Serial killer au bout de l'antenne

La société suédoise "It's Live" remet au goût du jour les jeux de rôles à travers le téléphone cellulaire. Le but est de localiser sa victime dans les rues de Stockhlom et de lui balancer par SMS le message mortel "Fire". Info Flash Live a demandé à des tueurs en série encore non localisés par la police ce qu'ils pensaient de ce jeu de massacre virtuel.

Jack Lambrasure

C'est scandaleux ! Le plaisir de tuer est dénaturé. Moi, j'aime faire peur à mes victimes pour de vrai. Le bruit d'une lame de couteau qui longe les murs à la nuit tombante, c'est le pied ! Alors, si elles n'ont plus froid aux yeux dès que je brandis mon surin, il n'y a plus d'excitation de ma part. Il me reste à me recycler à la permanence de "Allo écoute suicide". Ils sont champions en Suède pour se foutre en l'air. Quelque part, j'aurais l'impression de terminer le travail quand je me pointerais chez les suicidés de service. Peut-être qu'à ce rythme je battrais des records de tueries en laissant des traces dans les statistiques annuelles de mortalité programmée. La gloire !

Nina Rissoti

C'est sûr qu'avec ce jeu dans la rue cela ne va pas faciliter le travail. Moi qui aime appâter les mâles en rut dans des endroits infréquentables. Ceci dit cela m'évitera de me taper sexuellement des vieux. Une fois fait connaissance, je leur demanderais leur numéro "mobilou" perso. Le temps qu'il se déssape je leur enverrais un SMS érotico. Le regard fixé sur le petit écran, il verra s'écouler le fil de la vie. La strangulation avec une corde de piano c'est mon numéro préféré.

Carles Vincenti

La notion de virtuel je l'applique depuis toujours, figurez-vous. Ben oui ! J'ai toujours la sensation d'être dans le faux quand je suis en période de démence extrème. J'ai un dédoublement de personnalité qui me fait faire des choses bien. C'est du moins ce que je perçois depuis l'avènement de ce jeu sur "mobilou". Tuer c'est pour faire semblant, disent-ils. Alors, continuons la partie.

Orlando le sabreur

C'est moche ! Un serial killer c'est une espèce rare difficile à dénicher car il se protège du genre humain. Même s'il a la capacité à se fondre dans la masse. J'en suis un ! Ce jeu va banaliser notre profession. Vous me direz celui qui pianote sur son mobilou constamment a l'air d'un malade en puissance. Je me demande si je ne vais pas être contraint d'éliminer tous ces amateurs de sensations fortes.

Gene Brandaritto

C'est fin ! Le mobilou avait pourtant la vocation de sécuriser l'usager. Moi, j'ai toujours le déguisement adéquat pour entrer chez mes victimes. Tantôt flic, parfois ambulancier et même curé à mes heures d'égarements, je ne lésine pas sur la confiance de l'uniforme. Ce jeu est stupide ! Moi qui voulait céder à la mode en m'habillant en mobilou géant et inventer un nouveau genre de serial killer. Tant pis, je vais me venger sur les usagers des cabines téléphoniques. C'est un lieu propice à l'isolement et à la disparition sans que personne ne le remarque.

Samy

Je suis favorable à cette initiative car j'ai envie de raccrocher. Le serial killer a aussi droit de prendre sa retraite. J'ai toujours dit que la relève se fera par la formation, l'apprentissage. Ceci dit je me méfie toujours de la théorie. Il ne suffit pas d'appuyer sur une touche "envoi" pour liquider un gus. C'est franchement même pas le minimum pour assurer son premier crime. Il y a de l'incompétence dans l'air chez It' Live. Le principe c'est tout de même ne pas se faire prendre. Vous me direz qu'à ce petit jeu, il y a bien des participants qui finiront sur la liste des mauvais "payeurs" car le coût est onéreux par rapport à ce qu'on leur apprend. Je me demande si je ne vais pas contacter un opérateur pour ouvrir un service "confession" d'un serial killer.

Phil Marso (22 mars 2001)

Si vous trouvez dans ce texte des fautes d'orthographes, veuillez le signaler à l'auteur Phil Marso. Merci d'avance !

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